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Publié le par Yolande Gourmelon

-Tu as une telle facilité pour les faire!

- La force de l'habitude tu sais. Et puis cela revient beaucoup moins cher!

- Aberrant ! Tu paies pour te droguer.

- Tu n'as jamais fumé toi?

- Ha non, trop de souvenirs.

- Ha bon?

Comme si tu ne le savais pas! Cette odeur de tabac. Proust avait sa madeleine, moi j'ai cette odeur de pourriture. Je ne veux pas me souvenir. Mémoire de cette odeur, mémoire de cette puanteur. Mes yeux se ferment.

Tes pas résonnent. La planche vient de grincer. Je sais. Tes pas s’approchent . L'odeur arrive. Je sais. Ce ne serra qu'un mauvais moment, et puis après le bonheur. Tu serras calme, enjoué, rieur. Je t'aime quand tu es comme cela. Tu ne me fais plus peur. Je sais. L'odeur est là. Mes yeux se lèvent. J'attends l'odeur. Délicatement tu la serres dans tes doigts, délicatement tu la portes à ta bouche. J'attends, j'attends cette puanteur. Inspiration.Je ferme mes yeux. Mes mains enlèvent les boutons, mes mains enlèvent ma jupe, mes mains enlèvent mes dessous. Tu m'enlèves ma pudeur. Ton odeur. Ta cigarette. Ta sueur. Ton râle. Je connais tout cela par cœur. Mes yeux sont fermés, mes yeux ont trouvés la pluie. En silence. pour ne pas te montrer.

Tu allumes une autre cigarette. Tu me regardes, tes yeux me sourient.

- Tu veux aller au Mac-Donald ce soir?

-Oh oui papa.Merci.

- De rien ma grande. J'aime bien te faire plaisir. Je t'aime tu sais.

Si seulement tu avais pu m'aimer un peu moins.

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